Archives mensuelles : février 2013

(Une petite pause…)

Avant toute chose, merci de me suivre. Je suis flattee de votre attention. Je voulais juste vous dire que je souffle un peu ces jours-ci, histoire de retrouver un nouvel elan et toute mon energie pour reprendre mes recits. Les fees aussi ont besoin d’un peu de repit…

Comme vous le savez j’ai (helas) deja beaucoup de retard sur ce blog (je m’en excuse), mais vous etes chanceux, pour vous le voyage durera davantage 🙂

A tres bientot.

Isabel

 

Pic of the day 182

enough walking, enough temples ! Today a relaxing boat trip visiting Kampong Phluk, a floating village over the Tonle lake - even had a swim in it ! (it's the picture's woman routine though). Floating houses, schools, temples, police hq's... A refreshing way to spend the last day in Cambodia !

Assez marche, assez de temples ! Aujourd’hui c’est un tour relaxant en bateau pour visiter Kampong Phluk, un village flottant sur le lac Tomle – j’y ai meme nage ! (meme si c’est la routine de la dame sur la photo). Des maisons flottantes, des ecoles flottantes, des temples flottants, une gendarmerie flottante… Une facon rafraichissante de passer le dernier jour au Cambodge!

Pic of the day 181

all temples in Angkor are different, but this one has a real personality. 216 repeated faces look at you wherever you are from 54 towers in the Bayon temple (Cambodia). I fell in love with this low glaze and these soft lips smiling... Stones seem alive and with a soul

Tous les temples d’Angkor sont differents mais celui-ci a une vraie personnalite. 216 visages repetes qui vous regardent ou que vous soyez depuis 54 tours, dans le temple de Bayon (Cambodge). Je suis tombee amoureuse de ce regard bas et de ces levres douces qui sourient… Ces pierres ont l’air vivantes et avec une ame (et je decouvre aujourd’hui, quel bel hasard,. la fonction « sepia » de la camera de mon telephone)

 

Pic of the day 181 – PISTE N.3

I am made of stone and I'm on any good guidebook of south-east Asia or Cambodia... Who am I ?

Je suis en pierre et je suis dans tous les guides touristiques du sud-est asiatique ou du Cambodge… Qui suis-je ?

Pic of the day 181 – PISTE N.2

I am made of stone and I'm on everybody's picture when visiting Cambodia's Angkor temples... Who am I ?

Je suis en pierre et je suis sur les photos de tout le monde lorsqu’ils visitent les temples d’Angkor du Cambodge… Qui suis-je ?

Pic of the day 181 – PISTE N.1

HINT N.1 I am cool and made of stone, who am I ? (I know it's easy, but it's such fun)

Je suis tres cool et en pierre, qui suis-je ? (Je sais, c’est facile, mais c’est tellement amusant)

CAMBODGE La fin de la visite a Angkor et le lac de Siem Reap…

Argh ! Un reveil a 3h45, c’est toujours difficile. On prend notre douche chaude dans une autre chambre (chez nous ca ne marche pas), et on part avec notre tuk tuk Ali pour un RDV important : le lever du soleil sur Angkor Wat ! On arrive a peine a 5h, il fait encore nuit noire, et les gens qui s’y rendent y vont avec des torches. Le silence autour de nous, le peu de monde (pour l’instant) rendent l’endroit encore plus magique, compare a l’activite quotidienne de ce temple. On se pose au bon endroit pour le spectacle : au pied du lac a gauche du complexe. Nous sommes en bord d’eau, on doit etre uniquement 10 personnes a etre arrivees ! C’est un exploit et un privilege !

J’improvise un trepied avec mon sac a main et mes livres, et avec de longues pauses photo (entre 9 et 15 secondes !) et un ISO a sensibilite 800, j’arrive déjà a saisir le peu de lumiere ambiante ! C’est genial, petit a petit le jour se leve mais… helas, ca se couvre ! Et ca ne partira pas, donc on ne verra pas le soleil parcourir le ciel et apparaitre derriere les tours du temple. Seulement la lumiere change…

Tout le monde a l’air assez decu, les chinois partent assez vite (souci d’efficacite ?), et il y en a qui sont decus par la lumiere et les maigres possibilites en photo. Le commerce est actif meme a cette heure du jour : depuis 5h, des bouis bouis proposent sur place des boissons chaudes et des petits-dejeuners ! On abandonne notre poste a 6h30, et on se pose sur un temple dans le jardin d’Angkor Wat pour petit-dejeuner avec nos provisions, je devore 4 bananes, 2 biscuits et 1 Yop a la fraise !

Bon, on part pour « commencer » notre journee de visites ! Je demarre par une petite urgence aux toilettes (quel glamour) qui nous oblige a faire un aller-retour… des choses qui arrivent. Aujourd’hui nous avons RDV avec une grande pointure : Bayon, le complexe aux visages, qu’on a volontairement laisse pour le dernier jour pour doser les emotions ! Il se trouve dans l’enceinte d’Angkor Thom, et aujourd’hui nous nous arretons avant d’arriver pour prendre en photo les dieux qui tirent sur la corde et qui gardent le pont d’entree.

Bayon, c’est le temple aux 216 visages repetes sur 54 tours. Il est unique en son genre meme a son epoque. Il est cense representer la bienveillante surveillance du roi Jayavarman VII sur son royaume, en attitude de dieu bienfaisant. C’est plutôt un petit complexe aux couloirs etroits entre les tours, qu’on atteint en grimpant au 2e niveau. Chaque colonne a 4 visages graves, sauf la tour centrale, qui en a 8… On est observe a tout moment ! Avec ce sourire et ce regard vers le bas qui associent pouvoir et gentillesse. C’est surprenant car de loin les visages ne se distinguent pas (la couleur de la pierre prend le dessus), mais en s’approchant on les voit « apparaitre », l’endroit prend vie ! C’est saisissant. On ne connait pas exactement l’usage precis du temple… le sourire du dieu-roi se moque-t-il doucement de nous dans le temps ?

Au dernier niveau, les visages sont presque a la hauteur du notre. Tu parles d’une rencontre ! On ne se fatigue pas de les prendre en photo. Quelle beaute, quelle symetrie, quelle maitrise de l’espace ! On en a oublie helas la beaute et la richesse des bas-reliefs du rez-de-chaussee, avec 11.000 figurines, et 1,2 km de longueur, plus qu’au temple d’Angkor ! Les hordes de visiteurs arrivent progressivement, et les Chinois font la queue pour faire tous la meme photo, imitant la posture du visage des temples. Ca se remplit, helas… Le dernier niveau, a la difference des autres, est circulaire.

C’est un endroit tres unique et fascinant. Je suis subjuguee !

On repart pour faire le circuit appele Grand Tour (nous avons fait hier le Petit Tour). On se rend a Preah Khan, peut-etre une residence temporaire royale. Le lieu est relativement petit par rapport a tout l’espace du domaine autour : un long couloir droit avec des petits couloirs qui partent sur les cotes, et des sanctuaires sur le parcours. Le sanctuaire central possede un lingham (vous savez desormais ce que c’est…), l’ensemble est assez detruit mais mieux conserve que Ta Prohm ! La raison : un staff enorme s’en occupait car ce temple est reste tres actif a l’epoque. Dehors se trouve une sorte « d’ovni » : une structure de 2 etages a colonnes rondes, rappelant plutôt la Grece antique que l’Asie (bizarre !). Quelques arbres poussent autour, aux racines gourmandes, qui enrichissent la visite.

Vient ensuite le Preah Neak Poam, une grande etendue d’eau a laquelle on accede par de longs pontons, et qui porte en son centre une ile circulaire, entouree jadis de 4 statues (il n’en reste qu’une, un cheval). Autour de l’ile centrale, 2 grands nagas (serpents) qui donnent nom a l’endroit (= temple des serpents enlaces) – qui nous semblent difficiles a distinguer, pour etre honnetes… C’est une visite rapide car nous sommes tenus a l’ecart par une barriere.

On arrive a Ta Som, un temple presque en ruines, c’est déjà interessant en soi a voir apres tant de perfection dans d’autres temples, mais il y a surtout, a l’exterieur du batiment principal, un grand arbre qui etrangle completement une porte d’entree. C’est tres photogenique.

On descend ensuite vers Meban ouest (il existe Meban est, mais on ne saura pas pourquoi ces 2 temples eloignes portent le meme nom). Il était entoure d’eau anciennement, plus maintenant. C’est desormais une structure que nous connaissons, a 5 tours comme a Angkor, avec quelques elements specifiques, de tres belles statues d’elephants ! Tout pres de ce temple se trouve Pre Rup, recommande pour les couchers de soleil, il a une structure semblable, avec 5 tours en haut de 3 niveaux. Ici on voit surtout la brique nue, car le stucco est tombe presque partout et laisse visible les trous qui permettent d’unir la structure de base avec sa decoration. Ici, ce fut certainement un crematorium royal. On a de tres jolies vues sur les rizieres tout autour, et des vaches paissent sur le gazon du plan d’eau asseche autour du temple.

Nous sommes epuises, il est 13h et nous avons vu 7 temples ! Nous allons dejeuner, notre journee ayant commence tot aujourd’hui… On nous emmene a un (vrai) restaurant qui s’avere trop cher, on se pose finalement pas tres loin dans un boui boui ouvert ou on mange ½ poulet grille en broche avec du riz « comme a la maison ». C’est savoureux et ca nous cale bien, et on se repose un peu, assis apres le repas, apres le marathon de ce matin.

Allez ! On reprend les visites avec un temple que nous n’avons pas eu le temps de voir hier, Banteay Kdei. Un grand monastere bouddhiste, il a un grand hall d’acces ouvert majestueux, avec des garudas et des serpents qui nous accueillent, et une structure qui tombe en morceaux. Il est plutôt isole et pas tres visite, il est calme ! Les portes d’acces sont ornees du visage de Bayon aussi.

En face se trouve une etendue d’eau, le Sra Srang, ou il y avait une petite ile avec un temple en bois. C’est un joli endroit calme, si ce n’est a cause des eternels cris des vendeurs…

On demande un service a Ali, nous ramener a Bayon ! On le revoit avec une bonne lumiere de soleil (contrairement au temps couvert de ce matin), et aussi sous un autre angle. On fait quelques photos droles, et on rentre a notre hotel, epuises. Tiens, on n’avait pas encore vu Siem Reap le jour !

On fait une heure de sieste, tres necessaire…

Puis on organise notre derniere journee a Siem Reap et au Cambodge, et on part se balader. On part vers le centre, on cherche et on trouve un endroit pour faire un massage reparateur des jambes !! Une heure de repos et de papouilles (douloureuses), avec en fond de la musique romantique. C’est parfait pour moi, ca me repose et ca me rend nostalgique…

Apres le massage, on fait un peu de shopping ! On achete des kramas pour nous et des amis, puis 2 T shirts (les memes…), puis on va diner dans notre coin pas cher prefere. On traverse Pub Street depuis le Night Market, avec ses neons affichant le coin du « fun » depuis partout… Mais ce soir il y a particulierement beaucoup d’insectes, est-ce parce qu’il est plus tard ? Du coup c’est assez chiant de manger, et l’ambiance se gate apres le massage… Le repas devient une peche aux insectes qui se precipitent dans nos plats 😦

On rentre ensuite, en ecoutant la musique de Gloria Gaynor et de la techno de la fameuse Pub Street, et on arrive enfin a notre chambre. Ouf, quelle journee ! Nous sommes epuises mais contents.

Argh, les nuits sont trop courtes pour moi ! Apres le petit-dejeuner, Ali nous emmene a 8h30 a Kompung Phluk, zone du lac Tomle Sap ou habitent 698 familles dans des maisons sur pilotis – les ecoles, la gendarmerie, le temple et les maisons, tout ! On est a plus de 30 km de la ville, au sud, on y va donc en tuk tuk. On achete un billet (cher) de bateau, puis on fait un trajet tout seuls sur une barque fine et longue a moteur, tres simple, vers le bord du lac. On fait d’abord le trajet dans les canaux dans des eaux de faible profondeur, avec des arbres qui sortent du cours d’eau car le niveau s’est eleve recemment.

On arrive au village, et la c’est charmant : la vie de village, paisible malgre nos bateaux de touristes qui passent perpetuellement, le bain, les transactions, la lessive, la cuisine, la peche, les ecoliers qui vont et viennent (oui, meme les enfants conduisent leur propre barque). Tout se fait en bateau, au pied des maisons en hauteur.

Il y a quelques restos pour touristes, et un service de promenade en barque SANS moteur, conduite par des femmes, pour decouvrir la jungle aquatique et quelques maisons – mais ce n’est pas inclus dans notre billet. On passe notre tour, en quittant l’attroupement de barques qui attendent les touristes de passagers, et on arrive au lac Tomle, ouvert, apres avoir quitte les mangroves et les canaux. On a meme croise des signaux de trafic dans les arbres pour reguler la circulation !

Et la, surprise ! On nous permet de nous baigner 🙂 (enfin surprise, nous avons nos maillots de bain quand meme…). 15 minutes de baignade dans une eau plutôt verte et sombre, qui nous laisse des dechets vegetaux sur la peau, mais une eau presque chaude, c’est surprenant ! J’ai du me changer discretement au fond du bateau, finalement assez facilement.

Le chauffeur du bateau nous aide a remonter a bord, moi il faut me soulever de tout mon poids ! On se seche, on se change de vetements, et nous sommes prets a rentrer. Mais… probleme : le moteur ne redemarre pas. Rien a faire, le contact ne prend pas… Notre chauffeur passe un petit coup de fil (nous ne sommes pas presses), en attendant je me mets sur le mini ponton du bateau… Une barque arrive, avec un couple et un chien qui est super a l’aise sur le bateau. C’est notre batterie, qui était finie ! On nous en installe une toute neuve et nous pouvons repartir. Ouf ! On refait le trajet retour a travers le village et sa vie sur l’eau. C’est decidement mignon et curieusement (surprenamment) preserve, authentique… Les enfants rentrent de l’ecole, on croise donc plein de barques dans lesquelles ils pagaient dans leurs uniformes blancs et bleu marine… Quelle curieuse – enviable – routine quotidienne que la leur ! On a toute cette journee un grand soleil qui nous donne une superbe vue de cette paisible vie.

On rentre ensuite en tuk tuk en centre-ville, on fait un arret dans le sud de la ville pour visiter un atelier d’artisanat, les « Artisans d’Angkor » (en francais dans le texte). On avait vu leur magasin de Phnom Penh, mais le siege et les ateliers sont ici. J’aime beaucoup pouvoir voir ces endroits ! Helas, ils sont un peu expeditifs pour leur petit tour : on nous laisse lire un texte, sur un mur, au lieu de nous raconter leur histoire et leur fonctionnement, puis le temps dans chaque atelier semble compte. Les questions semblent mal venues 😦 Tant pis… On voit tout de meme leur travail de peinture sur soie, de laquage (j’essaye de comprendre exactement comment on le fait, je ne suis pas sure d’avoir tout compris), de sculpture sur bois, de gravure sur metal, de sculpture sur pierre (avec les differentes pierres locales utilisees, de la plus grise a la plus rose). On apprend alors qu’ils ont participe a des travaux de restauration dans des temples d’Angkor, refaisant des parties endommagees de statues en pierre. C’est super ! On ne voit pas beaucoup d’eleves au travail, et helas aucun maitre, mais c’est peut-etre l’heure du dejeuner. Bon, au moins la visite a été gratuite.

On nous depose, ca oui, a la boutique. Elle est tres jolie, c’est vrai. Il y a aussi leurs textiles de l’autre atelier, la Silk Farm (loin d’ici, pres de l’aeroport). Tout est de tres bon gout : les couleurs, les associations, les motifs, les figures, la lumiere, les odeurs (ils ont une selection d’huiles et de savons extra !). Je me tartine de jasmin et de noix de coco sur les levres et les mains avec leurs flacons testeur… Ils vendent aussi du cafe, du the, et des epices locales, joliment packagees. Je prends en cachette une photo d’une jolie chambre avec une presentation de coussins ravissante et un joli cadre derriere ! On part sans rien acheter mais avec les narines et les yeux pleins de beaute.

On s’arrete en ville au temple le plus central, ici ils ne sont pas tres beaux ni tres decores, a l’exterieur ou a l’interieur, par rapport au Laos, la Birmanie, le Tibet ou le Bhoutan, mais c’est quand meme une chose a voir. On se promene dans le parc exterieur, au milieu de steles en forme de pagode, et on entre dans les 3 batiments de ce site – l’un d’eux a un bouddha couche DERRIERE l’autel principal, qui est cense avair été taille dans le bois d’une moitie de la barque qui emmena ici miraculeusement un moine, et dont le bateau cassa en route…

Apres, on nous ramene a l’auberge, il est 14h30, le reste de la journee est libre !

On part se promener vers le haut de la ville, que nous n’avons pas encore vu, ou se trouve le parc royal et la residence royale. Ces 2 endroits s’averent totalement sans interet (il n’y a rien dans notre guide, on croyait a une serieuse omission… non, a forte raison), et le palais royal on ne peut le voir que de l’exterieur. Il y a un petit temple qui semble tres actif, avec pas mal de monde (surtout des occidentaux !), au debut je crois que c’est un mariage mais non… juste une sorte de ceremonie bizarre, avec des assistants bizarres. On marche un peu et on apaise une petite faim dans un resto ouvert toute la journee, tres justement nomme Superfood ! C’est presque vide a cause de l’heure, on demande un plat de nouilles pour le plus affame (ce n’est pas moi), et pour celle qui a moins faim je tente un surprenant « lait frais au miel » qui se trouve dans le menu a 1US$ (je prends souvent un milk shake ou une boisson lactee a la place d’un repas). Et la, surprise ! On m’emmene un verre avec de la glace pilee, une cannette de lait, plutôt de la taille d’une grosse boite de thon, qui contient 140 ml de lait « fait » en Thailande par Nestle, et un petit pot de « miel frais du Cambodge », me dit la dame, toute fiere 🙂 Je melange le tout et me voila avec l’une des meilleures boissons que j’ai goutees !!! (ou est-ce le manque de lait ?). C’est rafraichissant, sucre et juste la quantite dont j’avais besoin pour mon petit creux…

On rentre a l’auberge, il y a peu de choses a voir dans Siem Reap meme. On se divise en section sieste devant la TV et une tentative d’avancer sur mon blog et sur internet. Mais comme je vois ma sœur sur skype on discute un peu par ecrit (ma video est pourrie) et surprise ! elle peut connecter ma maman pour une conversation a 3 par telephone ! Ma sœur paye de son compte l’appel en Europe a prix local, le reste est gratuit 🙂 Une chouette surprise et ca me fait plaisir de discuter en live apres des mois sans entendre leurs voix. Ma mere n’en revient toujours pas je crois !

Vers 20h j’interromps la sieste – ehem – pour aller diner, je meurs de faim (l’appel du ventre). On descend dans le quartier anime habituel, le Night Market, Pub Street et tout ca, on visite des magasins de livres d’occasion, et on s’offre un dernier diner en ville, eh oui, c’est le dernier jour au Cambodge ! Heureusement ce soir, pas d’insectes insupportabless, comme hier soir, en tout cas pas autant on va dire. Mon plat me semble savoureux avec mon appetit d’ogre de ce soir, et je termine avec un shake a la mangue 🙂

On rentre a notre auberge, ou on s‘occupe de reserver notre prochaine etape ! Ouh, ca semble cher le Vietnam… Incroyable, mais il est de nouveau tard, et nous sommes creves. Je reve d’une grasse matinee un jour (ne vous moquez pas de moi, je sais que pour vous je suis en vacances et que je ne peux pas me plaindre….)…

Je me leve particulierement tot car je me lave les cheveux avant de partir, et on prepare nos affaires pour le depart. Qu’est-ce qu’il fait chaud dans cette chambre… On prend notre petit-dejeuner habituel, on regle, et notre ami Ali nous emmene a l’aeroport en tuk tuk. L’aeroport de Siem Reap est petit mais joli et neuf, avec un toit en forme de pagode. On s’enregistre sans problemes, mais mes points Air France (on voyage avec Vietnam Airlines) sont mis sur la carte du 2e passager ! On passera du coup un temps stupide et innecessaire a chercher du personnel de Vietnam Airlines pour corriger le fait, mais on ne trouvera personne capable de le faire, et c’est le genre de chose qu’apres il faut suivre et sincerement, j’ai autre chose a faire ! Maintenant, il va falloir s’occuper de verifier a l’arrivee a Ho Chi Minh City (Saigon)… C’est incroyable tout de meme que des choses pareilles, aussi basiques, deviennent si compliquees, betement… Ca me ruine l’humeur.

Les boutiques et petits troquets sont trop chers pour depenser mes derniers riels (j’ai sur moi 0,75 US$), alors on attend notre embarquement. Je lis le dernier ELLE en cachette dans un stand de journaux, une lecture certes frivole mais tellement rafraichissante ! Merci ELLE ! (il coutait 9 US$, quand meme..).

On monte dans un petit ATR 72 a helices, et nous voila en route vers le Vietnam, a 1h20 de vol… Nous sommes tres bien places mais on part trop au sud apres le decollage pour pouvoir voir une derniere fois par la fenetre les temples d’Angkor… Tout au plus on devine le ballon jaune qui survole Angkor Wat avec les touristes qui veulent le voir du ciel ! Dommage… On part sous un grand soleil et on a de beaux (jolis) nuages « gras » avec nous 🙂

Rapport de lecture ULYSSE FROM BAGDAD

J’ai decouvert Eric-Emmanuel Schmitt apres avoir vu au cinema le tres mignon « Odette Toulemonde », tire d’une des nouvelles de cet auteur prolifique. Il a bien sur ecrit le superbe « Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran », que je n’ai decouvert que plus tard, a la fois en film (avec un splendide et touchant Omar Sharif) et en livre. Depuis, j’ai presque tout achete de lui, et vous lirez d’autres rapports de lecture de ses livres car j’en ai au moins 2 autres ici avec moi 🙂

Les livres de Schmitt sont souvent assez courts, et il a un reel talent de conteur, avec la juste proportion de descriptions et d’action. Je ne me suis pas encore plongee dans son oeuvre theatrale, mais j’ai déjà un peu explore ses romans et ses nouvelles. J’en retiens 2 pour tenter de vous donner envie de le decouvrir, si ce n’est pas déjà fait : « La Part de l’Autre », qui explore 2 vies d’Adolf Hitler, celle qu’on connait et celle, qu’il aurait pu avoir s’il avait été admis a l’Academie des Beaux-Arts de Vienne, un recit a la premiere personne dans les 2 cas, vertigineux car on percoit a quoi – peut-etre – le destin du monde a tenu… « Oscar et la Dame Rose », ou le recit des reves d’un petit garcon cancereux et d’une infirmiere reveuse…

Ses recits tournent souvent autour du reve, de la simplicite, de la transmission, de la protection du faible ; ce sont ces sujets qui me touchent en lui.

ulysse from Bagdad

« Ulysse from Bagdad » n’echappe pas a cette regle. Saad Saad, « qui signifie en arabe Espoir Espoir et en anglais Triste Triste », nous raconte son enfance a Bagdad, son adolescence, et la lente mais sure perte des siens, par les guerres, par les extremistes, malgre la liberation, malgre l’amour… La famille qui lui reste le pousse a partir pour survivre et pour les aider a subsister. Commence alors un long trajet de clandestin pour tenter de rejoindre Londres, son but.

Son identite de clandestin choque avec celle des arrogants qui nous entourent, pour lui le sommum serait… George W Bush.

« Chaque fois que je contemple George Bush, le president des Etats-Unis, a la television, je repere cette absence de doutes qui me manque. Bush est fier d’etre americain, comme s’il y était pour quelque chose… (…) C’est beau l’arrogance ! »

« Le seul vocable qui me definit desormais est clandestin. (…) Clandestin. Juste clandestin. Bienvenu nulle part. Etranger partout »

Les descriptions de la vie a Bagdad sont pleines d’humour, et pourtant on devine déjà que meme avant la guerre, la dictature de Saddam Hussein avait plonge ce pays dans une sorte d’abrutissement et de paranoia absolus. Dieu merci, le père de Saad a cache sous sa maison tous les livres interdits par le regime, et il instruit ainsi ses enfant, surtout le petit Saad, son seul garcon… Ce qui permettra de tenir la peur et le danger loin des soucis de l’enfant jusqu’à son adolescence.

« D’apres moi, Dieu était le concurrent de Saddam Hussein, son concurrent direct. Beaucoup de points communs, guere de differences : a lui aussi, nous devions crainte, respect ; a lui aussi, les adultes adressaient plaintes discretes et remerciements sonores ; lui aussi, il fallait eviter de le contrarier. A l’occasion, j’hesitais, je me demandais, en cas de dilemme, qui je suivrais : Dieu ou Saddam Hussein ? »

« La conscience politique me poussa avec les poils »

« En m’offrant l’acces a son secret, mon père finissait, ou plutôt commencait, mon instruction. (…) Il appelait sa bibliotheque clandestine « ma Babel de poche » (…). De ce jour, j’attrapai le gout de la lecture, ou de la liberte – ce qui s’equivaut »

La guerre du Koweit amene alors les premieres difficultes palpables par la population – le blocus economique…

« Je ne sais pas si les politiciens nantis, ventrus et indignes qui ont decrete cette sanction se representerent un instant comment nous, Irakiens, nous allions l’endurer ; j’en doute »

« L’embargo s’avere le meilleur moyen de punir un peuple déjà malheureux en renforcant ses dirigeants. Du ciment pour la douleur ! Du beton a consolider les dictatures ! (…) L’embargo disculpait Saddam (…) [tout] était faute a l’embargo »

L’idee du depart commence a se faire place, mais le père reste fier sur ses positions…

« Fils, il y a 2 categories d’emigrants : ceux qui emmenent trop de bagages, ceux qui partent legers. (…) Ceux qui emment trop de bagages pensent qu’en se deplacant, ils vont arranger les choses ; en realite pour eux, les choses ne s’arrangeront jamais Pourquoi ? Parce que c’est eux le probleme ! »

L’intervention americaine emmenera avec elle certes la fin de l’embargo qui a tapi le paranoiaque Saddam, disparu et d’une certaine facon avoue vaincu, mais aussi tout un cortege de deces dans la famille qui ternissent l’existence de Saad, seul chef de famille desormais. Sa mere le pousse a partir.

« Ici, l’avenir n’a pas d’avenir »

« Saad, je ne veux pas que ta vie s’arrete bien avant ta mort »

Le père de Saad fait partie de ces morts qui l’ont quitte, mais il va lui apparaitre tout au cours du recit pour l’aider et poursuivre ces echanges erudits qu’ils avaient instaures, complices, entre eux depuis l’enfance. A propos de l’exil de Saad…

–          « Moi je suis un optimiste qui dit « demain », toi tu es un optimiste qui dit « la-bas » (…)

–          (…) Ton optimisme sedentaire, c’est le fatalisme

–          Et ton optimisme nomade, c’est la lachete de la fuite (…)

–          Je me suis souvent demande, Papa, si tu n’etais pas faible

–          Eh bien, maintenant, demande-toi si ce n’est pas toi qui le deviens, faible »

Saad tente de s’enroler aupres des terroristes extremistes, en y voyant non pas un lien avec ses propres ideaux, mais oui un moyen de pouvoir partir, pour travailler depuis l’etranger. Mais le Père l’en dissuade en lui recitant les 7 commandements du Terroriste, auxquels son fils ne pourra jamais souscrire, et donc jamais reussir a les berner…

« Interromps cette mascarade, mon garcon, eloigne-toi vite. Lorsqu’on a laisse l’intelligence et l’humour fleurir en soi, il y a des sottises auxquelles on ne peut souscrire »

La premiere etape de cette Odysse (« le premier recit de voyage qui marque l’humanite ») est l’Egypte avec une cargaison de fausses antiquites transportant de la drogue. Il va y devenir gigolo « soft », ou il s’attache avec tendresse a ces femmes agees, fardees, laides souvent, mais qui venaient ici vivre un peu de faux, un peu de gaite, ou elles devenaient « comediennes d’elles-memes, jouant leur beaute, leur souplesse, leur jeunesse ».

Ici il tentera d’obtenir le statut de refugie, et son ami Boub lui conseille d’en rajouter pendant son entretien, ce qui choque Saad…

« Saad, il ne s’agit pas de recevoir un diplome d’honnete homme, mais un certificat de victime. Il ne faut surtout pas que tu passes pour un mauvais refugie, un profiteur (…). Si on leur explique qu’on fuit la pauvrete, qu’on veut decrocher un travail et envoyer de l’argent a sa famille pour qu’elle survive, on ne les interesse pas. Ils ont besoin de spectacle (…). Si on dit juste qu’on creve de faim ou de desespoir, ce n’est pas assez »

Le statut lui est refuse car… le pays a été libere, il n’y a donc plus de probleme !

« Selon eux, tout baigne : ils ne nous ont pas envahis, ils nous ont liberes. (…) Je croyais avoir affaire a des justiciers ; je me rends compte que je traite avec des vainqueurs. Papa, ils me detestent (…) : en demandant le statut de refugie, je vomis sur leur action, je les vexe, je les insulte (…) »

Il arrive ensuite en patere echouee a Malte, ou ils sont tous emprisonnes. Il devra s’en echapper, direction (par hasard) la Sicile.

« Tes reves te previennent de ce que tu es (…). La vie eveillee nous ensevelit puisqu’elle nous disperse et nous socialise ; seul le reve eveille reveille ce que nous sommes ».

Malgre le certain confort et l’accueil de Malte, Saad ne reve que de Londres, et donc de reprendre le large. Il ne devoile pas son identite, et Vittoria, la femme qui le retrouve, le nomme Ulysse, puisqu’elle l’a retrouve nu sur la plage, comme Nausicaa retrouve Ulysse entre les roseaux.

« Le passe n’est pas un pays que l’on laisse facilement derriere soi. (…) Le bonheur qu’on attend gache parfois celui qu’on vit ».

De l’Italie, il passera en France, brievement, dont il admirera par la vitre d’une voiture les routes lisses, les paysages verts, les villages ordonnes et propres. Il trouve cela parfait et pose une question que beaucoup d’etrangers se posent :

–          « Un peuple si heureux ne doit jamais se plaindre alors ?

Max eclata de rire.

–          Il se plaint tout le temps »

Le dernier maillon qui va lui faire traverser la Manche est un maire qui gouverne un village fantome (c’est un fait reel), le maire d’un cimetiere. Saad lui demande s’il va pouvoir l’aider a prendre un bateau pour l’Angleterre.

–          « Etes-vous optimiste ?

–          Pour vous, oui. Pour l’avenir du monde, non. Le probleme des hommes, c’est qu’ils ne savent s’entendre entre eux que ligues les uns contre d’autres »

Le voyage de Saad atteindra son but, au prix de joies et de peines, que je vous laisse decouvrir…

J’ai beaucoup aime ce recit. Il est ecrit a la premiere personne, et je crois qu’il y a beaucoup de vecu, Schmitt s’est-il fait echo d’interviews, de connaissances pour raconter cette histoire ? Le sujet est traite avec beaucoup de delicatesse, et il souligne la folie, le courage, le desespoir… de ce genre d’expedition. Les reves, la cruaute, tout y est. Mais c’est surtout un bon livre pour se regarder en face, nous qui vivons si confortablement, et voir que ces Ulysse, ils sont autour de nous, et bien souvent nous les ignorons ou du moins ne leur pretons aucune aide…

Pic of the day 180 BONUS

BONUS pic of the day - emotion doesn't always come from the expected... No Lara Croft, no Angelina Jolie (this was a setting for Tomb Raider), yet the fight between nature and civilisations takes unbelievable shapes in Ta Prohm temple, Cambodia. My favourite so far !

L’emotion ne vient pas toujours d’ou on l’attend… Pas de Lara Croft, pas d’Angelina Jolie (c’est la qu’on a tourne « Tomb Raider »), mais la bataille entre la nature et la civilisation prend des formes incroyables au temple de Ta Prohm, Cambodge. Mon prefere pour l’instant !

Pic of the day 180

the XIIth century jewel of Cambodia, proudly displayed on the flag, bank notes and the national beer - Angkor Wat. Thank god even the Khmer Rouge preserved it... An endless visit

Le bijou du XIIe siecle du Cambodge, fierement illustre sur le drapeau, les billets de banque et la biere nationale – Angkor Wat. Dieu merci, meme les Khmers Rouge le respecterent… Une visite sans fin